We’ve Got the Red Blues

« In 1991, beauvais completed an artistically very successful diarist film on the Soviet union, We’ve Got the Red Blues, which mixes travelling footage shot on a trip to Moscow and Riga In October 1990 with repeating visual quotations from Eisenstein’sOctober and Dziga Vertov’ The Man with a Movie Camera. » Lawrence MacDonald.

Intermittent music from Olivier Messian Quatuor pour la fin du temps.

Son : Quatuor pour la fin du temps d’Olivier Messiaen

« Un voyage à Riga et à Moscou à l’automne 1990. Confrontation entre la réalité des lieux et une mémoire cinématographique de certains de ces mêmes lieux.

Glissements d’images ouvrant certains abîmes mineurs.

« We’ve Got the Red Blues est le film que beauvais a rapporté d’un voyage à travers l’ex-URSS, en compagnie de Vivian Ostrovsky, dans les années qui ont immédiatement suivi la chute du mur. À Riga puis à Moscou, sa caméra a été témoin de la mutation en cours (déboulonnage des statues, splendeur retrouvée des églises orthodoxes) et des prémices de décomposition sociale; la vision apocalyptique d’un pays dominé par la misère humaine et l’architecture stalinienne est renforcée par le Quatuor pour la fin du temps d’Olivier Messiaen. yann beauvais avait filmé les jardins de Tivoli en se référant au film de Kenneth Anger : Tivoli vu par beauvais avait des airs d’Eaux d’artifice revu par beauvais. We’ve Got the Red Blues s’appuie sur un mode référentiel identique en citant Vertov et Eisenstein. yann beauvais intègre dans le cours de son montage des images d’Octobre (1927) et de L’Homme à la caméra (1929), utilisant le contraste dramatique provoqué par le passage du temps. L’utopie et l’enthousiasme d’une génération d’artistes convaincus d’édifier l’art d’une société nouvelle face à la déconvenue de notre époque, l’histoire en marche face à la fin de l’histoire, l’espérance face à la désillusion.
Dans We’ve Got the Red Blues, beauvais joue de la conflagration d’images fortement connotées pour rendre compte, sans parole, de sa vision du monde. Il réussit le projet imaginé il y a vingt-cinq ans de développer un langage cinématographique grandiose, sans pour autant négliger une implication personnelle et permanente dans la condition humaine contemporaine. » Jean Michel Bouhours