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La haie vivante, demeure d’Edson Barrus Atikum

Avec plantAçao1 et plus particulièrement avec son extension c e r c a v i v a Edson Barrus Atikum se situe dans le courant d’artistes qui travaillent sur l’imperceptible et le vivant, c’est-à-dire qui mettent en scène le temps et son étirement, et dont il fait un champ possible de l’art.

Faire entrer l’imburana dans le musée est un moyen d’attirer l’attention sur cette espèce en voie de disparition, et c’est engager/contraindre le musée à faire son travail de conservation appliqué à un vivant. La pratique ne relève pas du land art2 quand bien même, l’acte de planter un arbre transforme le paysage. Bien qu’in situ l’arbre planté, l’est en dehors de l’espace muséal proprement dit, il s’incorpore à l’espace végétal, qui entoure le musée. La plantation ne se manifeste pas par l’octroi d’une œuvre dans le jardin — il n’est en rien question de sculpture–, mais par l’adjonction d’une grande bouture d’un imburana de cambão, dont la croissance lente est, pour cette raison difficilement perceptible. L’arbre vivant, croit au fil du temps et nous invite à penser le matériau : le bois, comme organisme vivant et non pas comme objet mort, façonné selon des motifs ritualistes, esthétiques, sociaux distincts.

L’arbre planté est une œuvre discrète, elle est là, dans le sens ou elle n’interpelle pas, comme c’est le cas de Fallen Forest (2006) de Henrik Hâkansson consistant à renverser à l’horizontal sur le sol d’une galerie un pan d’une forêt et dont les racines sont contenues dans des pots de l’autre côté du grillage qui lui sert de support, ni ne se présente comme une installation immersive, telle que Forest Law (2014) de Ursula Biemann et Paulo Tavares, par exemple, ou Purple (2017) de John Akomfrah, cette dernière une installation multi-écran sur le changement climatique. Bien qu’en présence d’arbres, de vivants un déplacement de la production d’un objet est réalisé ; le vivant s’objective dans son incarcération muséale au-delà d’une exposition temporaire. Et comme nous le rappelle Alexandre Acosta, les rapports aux mondes sont différenciés et ne se résume pas à la vision colonialiste du monde en constatant que lorsque un Guarani entre na mata e precisa cortar uma arvore, ele conversa come ela, pede licença, pois sabe que se trata de ser vivo, de uma pessoa, que é nosso parente e esta acima de nós3 .

La plantation d’arbres a été acté dans le monde de l’art depuis Joseph Beuys. Son projet 7000 Eichen (7000 Chênes) a initié lors de la Documenta 7 à Kassel. Avec l’aide de bénévoles, il plante 7000 chênes pendant cinq ans. Chaque arbre est accompagné d’une colonne de basalte. Le dernier arbre fut planté pour l’ouverture de la documenta 8 de Kassel avec l’aide de la Dia Foundation. Le projet a été repris (perpétué) sous diverses formes dans d’autres lieux : Baltimore, New York en recourant à un énoncé de Beuys disant que tout le monde peu-être un artiste, reconnaissant ainsi la créativité de chaque planteur. On retrouvera cette même reconnaissance démocratique du geste, dans la plantation d’Imburana, par Edson Barrus Atikum.

Fabrice Hyber a démarré ses plantations il y a plus de trente ans en 1992, sur un terrain qu’il achète avec ses premières économies à la fin des années 80 en Vendée. Cet achat était motivé afin de protéger la ferme de ses parents, et qu’elle ne soit par encerclée par l’agriculture industrielle qui envahissait la région et pour laquelle l’état français favorisait le remembrement, c’est-à-dire l’arrache de tous les buisson qui séparaient les parcelles afin de constituer de grandes surfaces. Quelques années plus tard lui ait venu l’idée d’y planter une forêt, en semant des graines, afin de mélanger les essences, et pour laquelle 300 000 graines furent dispersées. Ici comme pour le projet d’Agnes Denes Tree Moutain (1982-96)4 la revendication écologique a été prioritaire. Pour cette installation à ciel ouvert, Il a fallu aménager un terrain en érigeant une gravière avec les déchets d’une mine ayant détruit les ressources du sol. Le processus de bio-restauration permet de restaurer la terre en harmonie avec la nature, en l’occurrence la création d’une forêt vierge. La plantation d’arbres protège la terre de l’érosion, améliore la production d’oxygène et fournit un habitat à la faune et à la flore. Chaque arbre plantée a reçu le nom du donateur et sera transmis à leurs descendants5. Tree Mountain est une œuvre collaborative, depuis son aménagement paysager et forestier complexe jusqu’au financement et aux accords contractuels relatifs à l’utilisation étrange et inouïe des terres pendant quatre siècles. Le paradoxe de l’œuvre tient au fait que la forêt (dites)vierge est plantée selon une spirale ascendante afin de recouvrir au mieux la surface du mont, dans le but de régénérer un écosystème.

Ces travaux de grandes portée, en regard de la déforestation et des conséquences du changement climatique, sont comme des propositions voulant, de par leurs existences, nous alerter de la nécessité et de l’urgence de préserver les ressources naturelles. Elles sont exemplaires et privilégient la forêt en général ou certaines espèces, on pourrait les qualifier d’intervention globale alors que le geste mineur d’Edson Barrus Atikum se focalise sur une espèce spécifique : l’Imburana de Cambão, espèce appartenant au biome de la caatinga. Il nous informe au moyen d’un geste simple, partageable par quiconque, qui revêt la forme d’une performance, de l’exigence de sa sauvegarde. Dans ce cas la visée n’est pas le globale mais, est insistance sur le local, c’est-à-dire le « à porter de main », ce sur ce qui nous entoure et qualifie le territoire qu’on habite. Il s’agit d’acter au plus près de soi afin de ne pas répliquer des réponses universalisantes générales vis-à-vis de contextes locaux.

L’acte de planter un arbre invoque l’idée de la survivance, comme ce qui permettra aux humains de se nourrir, à partir du moment ou la cueillette n’est plus aléatoire mais dépend de la production de ce qui a été semé. Geste ancestral de l’humanité que celui de la plantation de légumes et de fruits, mais la plantation se manifeste de manière plus violente et industrielle dans le colonialisme marqueurs de l’esclavagisme6. On passe alors d’une pratique durable à une culture intensive, dans lequel la plantation est aussi bien fabrique (de denrée) que camp disciplinaire. La plantation signe le déplacement de plante et de personne selon une logique productiviste qui s’affirme aujourd’hui avant tout sous la forme de greenwashing7 et qui prolonge bien souvent la transformation de la forêt en un espace de monoculture. La forêt comme habitat disparaît donc, remplacée par la forêt comme ressource économique qu’il convient de gérer de manière efficace et profitable.8 Planter n’est pas un geste neutre, il est chargé d’un grand nombres d’histoires, et indique non seulement un futur mais fait signe au passé de cette activité à travers les âges. Dans ce cas, la plantation est inséparable de l’extraction et de l’extinction, autant que de la résistance et de la récupération9, pour ne pas parler de régénérescence

Créer une haie vivante (C e r c a v i v a) c’est renouer avec une pratique agricole. La haie sert avant tout à délimiter un terrain par une bordure végétal, mais aussi à couper les vents, elle est aussi gage de biodiversité, elle est souvent constitué de plusieurs espèces autochtones. Mais elle favorise la projection dans un espace imaginaire car, la particularité de cette haie vivante est sa topographie, elle n’est pas délimitation d’un terrain, elle est une ligne (libre) qui va d’un lieu de plantation à l’autre, elle ne définit pas un territoire mais un tracé, un parcours qui va d’ici à là, aussi bien dans l’espace que dans le temps. Dans l’espace elle est trace imaginaire qui raccorde chaque Imburana de cambão, dans le temps elle inscrit la reprise d’un vivant sur tous les déracinés. Son dessin n’est pas la droite mais est constitué par un ensemble de courbes et de plis. Elle s’inscrit alors comme un geste mineur faces à l’abattage sans fin de ces arbres par le biais des grands projets industriels de développement ou bien plus pernicieusement de ceux de l’industrie agroalimentaire, ou moins spectaculaire mais cependant intense, la production de charbon végétal qui entretienne l’éradication. Il ne s’agit pas, cependant de réparation, Edson Barrus Atikum se s’inscrit pas dans cette filière, au moyen d’un geste mineur visant à éveiller notre conscience face la déforestation et aux changement climatique ; il instaure à la marge du musée, un acte de perpétuation d’une espèce en voie d’extinction et signale par là, l’importance de l’usage différencié de la caatinga par ses peuples : Nous utilisons la Caatinga de plusieurs façons. En plus de nous fournir de la nourriture, c’est notre pharmacie et c’est également là que nous obtenons les intrants pour la construction de nos maisons, ce qui montre à quel point elle est importante pour nous. Nous y maintenons également notre système agricole qui valorise la biodiversité. Le noyau de la préservation par les peuples indigènes réside dans le fait qu’il n’est pas nécessaire d’extraire les ressources à une grande échelle commerciale10.

La haie vivante a la particularité de proposer par ses tours et détours non pas une cartographie qui dresserait un état du territoire, mais une déambulation dans un territoire qui ne respecte aucunement bordures et séparations de propriétés au profit mouvement, d’un passage d’un Imburana à l’autre, par delà les accidents géologiques. C e r c a v i v a est une incision imaginaire capricieuse dans le paysage de la caatinga, sujet à d’autres percée, qui feront de ce tracé une arborescence en constante évolution.

Planter un arbre n’est pas jardiner, en effet le jardin est l’une des tentatives de l’homme d’imposer à la nature ses propres principes d’ordre, d’utilité et de beauté11, mais cela peut devenir un acte de résistance non seulement face aux changements climatiques mais aussi face à l’histoire et ses agents d’écritures de l’histoire du colonisateur. Dans la plupart des musées on trouve des objets façonnés par des artistes, des artisans qui recourt à ce matériau l’imburana de cambão à cause de ses qualités spécifiques de souplesse et de résistance. Arbres morts transformés par la main en objet esthétiques ou utiles qui sont préservés dans cette institution. Le musée prend en charge des objets mais ne prend rarement en compte celui, celle qui l’a produit et encore moins la matière vivante travaillée par ceux-ci. Cette mutation du statut de l’arbre selon les différentes propositions que le projet a déclenchées, fait que Selon Abiniel João Nascimento : Imburana devient une entité politique, un dispositif artistique qui prononce un vocabulaire issu du territoire Atikum, peuple indigène dont Edson Barrus est corps12.

Planter un Imburana de Cambão dans la cour ou le jardin d’un musée c’est modifier les priorités, c’est mettre le musée en face d’une prise en charge différenciée, inscrivant la revanche du vivant, de l’exclu, qu’ils s’agissent d’un arbre ou d’un peuple, décimés lors de la colonisation ou après, selon les rites d’une culture extractive, dont le musée dans son silence, manifeste l’absence, pour ne pas dire l’éradication. En effet, le musée comme tombeau collectionne des artefacts répertoriés, catalogués restaurés si nécessaires et préservés13. Ce qui concerne le musée c’est la matière inerte qu’il s’agit de conserver au mieux, à travers des collections d’objets esthétiques, scientifiques, techniques en vue de les présenter au public et qui font patrimoine14 afin de narrer d’une certaine manière une histoire de pouvoir plus ou moins affirmée. Alan Sonfist a tenté de s’opposer à cette seule dimension conservatrice des musées en regards d’objets morts, en leur proposant de devenir les dépositaires d’un ensemble de semence. Il envoya ainsi à 100 musées des paquets de semences identiques qui sont des capsules temporelles miniatures porteuses du futur, Il explique son geste dans une lettre adressée aux directeurs de musée et parmi ceux-ci,  le directeur de la Finland National Gallery : À medida que nos aproximamos do final do século, as condições ambientais estão mudando rapidamente. O planeta inteiro está aquecendo e a água e a terra estão sendo alteradas pela poluição industrial. Não podemos separar a arte da natureza.
Tradicionalmente, a arte celebra atos de importância humana, como heróis de guerra, como cavalos de bronze. Agora que percebemos nossa interdependência com o meio ambiente, devemos prestar homenagem ao nosso patrimônio natural.
Desde a década de 1960, venho criando ‘Time Landscapes’15, florestas em nossos centros urbanos para visualizar um melhor entendimento de nossa história natural. Agora que as condições ambientais em todo o mundo estão mudando rapidamente, as florestas mundiais estão se extinguindo. A crescente poluição industrial está destruindo árvores básicas em todo o mundo, como o abeto na Finlândia e o bordo açucareiro nos Estados Unidos. Eles desaparecerão no próximo século.

Como obra de arte, confio ao seu museu o ARC of Finland, que contém sementes de árvores ameaçadas de extinção da região norte da Europa. Selecionamos 100 museus com esta confiança / para esta tarefa. O ARC pode ser exibido com a instrução anexada. Eventualmente, os ARCs serão devolvidos ao museu original quando a floresta for destruída. As sementes serão então plantadas em um invólucro especial para protegê-las para as gerações futuras16.

Cette introduction du vivant dans l’espace du musée diffère de la proposition de Giovanni Anselmo avec Senso titolo (Struttura che mangia) [Structure qui mange] de 1968, qui se compose de deux blocs massifs de granit, de fil de cuivre et d’une laitue. L’assemblage se défait lorsque la salade vient irrémédiablement à faner, indiquant alors que l’œuvre existe dans la vie « réelle ». Il est demandé au musée de pourvoir au défraichissement de la laitue en en mettant une nouvelle à chaque qu’elle se fane. Le musée entretient ainsi la pièce, la maintient « vivante » via chaque nouvelle laitue. L’œuvre est donc actualisée dans la durée de l’exposition.

A la différence de l’arbre fossilisé de de Guiseppe Penone, qui inscrit un moment passé, l’arbre d’Edson Barrus Atikum est porteur de futur à travers sa présence même. Il ne s’agit pas d’une représentation mais d’une présence de l’arbre. Non pas un artefact mais un vivant. L’arbre de Guiseppe Penone qu’ils s’agissent de l’arbre des voyelles (1999) ou l’arbre immortel (2021) est coulé dans le bronze, et pour cela change de couleur au fil du temps dans les jardins ou il est installé, cependant il ne s’agit que d’un changement de patine et non pas d’une transformation de l’arbre qui reste tel que, fabriqué par l’artiste, comme le fait aussi bien Franz Krajcberg avec ses arbres calcinés dénonçant les feux de forêt, agent de la déforestation dans le Paraná et l’Amazonie. Le geste de l’artiste ici s’impose par le choix du matériau, l’emplacement de la sculpture dans le jardin, alors qu’Edson Barrus Atikum efface son geste, (la plantation à tel endroit) au profit de la croissance de l’arbre, dont il délègue l’entretien et donc par conséquent, la responsabilité au musée, pérennisant ainsi sa tâche : qui est de conserver. Cet effacement du geste de l’artiste n’est pas sans évoquer ce qu’a pu faire Patricia Johanson avec le projet dans le Fair Park Lagoon de Leonhardt Lagoon (1985), dans lequel un environnement retrouve son écosystème grâce à l’assainissement de l’eau, alors que flore et faune y reprenne place peu à peu, sans pour autant que soit mentionné le fait qu’il s’agit de l’œuvre d’une artiste. Son geste relève de la réparation tout en appartenant au Land Art sous le mode du Reclamation Art.

Le jardin et la plantation sont une source d’inspiration et de création d’œuvre pour de nombreux artistes contemporains qu’ils insistent sur la croissance et la spécificité d’un jardin crée pour une exposition comme Grasslands Repair de l’artiste australienne Linda Tegg, pour la biennale de Venise 2008, ou Agnes Denes qui avec Wheatfield A Confrontation ( 1982)avait transformé le terrain de ce qui est maintenant le Battery Park City à New York en un vaste champ de blé qu’elle avait planté et moissonné.

Planter un arbre dans le musée, c’est instaurer un autre régime de soins qui n’est plus dirigé sur un/ des objets définis, mais sur un être vivant, en constante transformation. Cela change le rapport à la temporalité en soulignant l’importance du présent et non pas seulement de la conservation d’un passé. Glissement fondamental qui permet de (ré)introduire dans le musée ce qui a été exclu en fonction de dispositifs de lectures qui vouent un culte sans fin à toute forme d’extractivisme, qu’ils s’agissent de minéraux, de végétaux ou d’objets d’arts. Comme le constate Françoise Verges se pose alors la question de comment faire émerger d’autres formes et pratiques de représentation et de narration au sein de cette institution qu’est le musée ? Invertir les priorités en mettant l’accent sur le vivant, est une voie que propose Edson Barrus Atikum, en ce qu’elle inscrit dans cet espace institutionnel, le geste mineur d’un artiste «autochtone», qui n’a en général de place, hors des formes élargies et contemporaines de la retomada17. La présence d’un artiste Atikum dans l’espace muséal du Pernambuco s’inscrit en porte à faux avec le contenu d’un de ces musées18 qui nous donnent à voir les instruments de la classe dominante locale. La famille du Pai Chico par exemple à Caboclo, en évinçant toute représentation des populations autochtones ; comme si la vie n’avait pas existé avant l’arrivée du colon et de ses manières de faire et voir ou d’être au monde. En surgissant dans le musée l’Imburana de Cambão rappelle cette autre histoire, celle de la disqualification, de l’annihilation des peuples autant que le formatage des paysages selon des normes agricoles productivistes.

Ce n’est pas tant le retour au matériau naturel qui modifie le statut de l’œuvre, dans la mesure ou souvent la fabrication de l’objet prédétermine le choix qui pourra sembler « écologiquement neutre » si, il s’agit de produits naturels, tel que la paille, le miel, les herbes… Le travail s’origine dans une préoccupation écologique, mais ne modifie pas le rapport à l’objet puisqu’il est constitué de matériaux dits naturels afin de produire une forme, une sculpture qui peut être évolutive dans le cas des propositions des artistes dits de Reclamations, ou bien dans le cas d’artistes proposant, lors d’une exposition de créer un jardin, comme le fit Kristina Buch avec The Lover (2012) ou bien Song Dong avec Doing Nothing Garden (2010-2012) dans le cadre de la Documenta 13. Ces travaux, sites spécifiques se concentrent sur la production d’un jardin comme pratique artistique et sculpturale dans lequel la durée est partie intégrale du travail, comme elle l’est aussi chez Lohana Montelo, avec Escultura Viva em Paisagem Especifica (2020) qui est préoccupée par par la création d’agroforesterie à partir de semences sur un site déterminé19. On voit bien en quoi la proposition C e r c a v i v a se distingue de ces pratiques, dans la mesure ou chaque plantation fait appel à notre imaginaire pour se constituer en tant que haie vivante. La ligne imaginaire, s’élabore non pas selon une cartographie figée, mais au fil de l’air et du temps. Elle s’inscrit alors, comme un commun à envisager et s’oppose à la nature même d’une haie, c’est-à-dire ce qui enclôt (enclosure), en rétablissant le partage, le commun par le tracé d’une bordure ouverte, poreuse. On passe à ce moment, d’une culture faite sur un champ ouvert à l’instauration, via les haies, de la propriété privée. Confiscation des terres et instauration de la fin du droit d’usage commun20. C e r c a v i v a, à travers son tracé outrepassant les bornes physiques des terrains, renoue au temps ou l’usage de la terre n’était pas défini par la clôture. On pourrait dire que  : Contrairement au geste de partition et d’appropriation et à la logique des enclos typique du Nomos européen la faculté d’habiter n’est pas l’équivalent du droit de disposer des choses sans réserves21. La haie vivante d’Imburana, creuse son sillage en nous offrant mentalement la possibilité de comprendre la porosité22 comme un agent actif de dissémination ; les boutures sont reproduction asexuelle23  et comme le remarque Edson Barrus Atikum: Plantar estacas é uma técnica ancestral de povos originários de produzir parentesco, por um ato de regeneração, e não por um ato de reprodução sexuada24.

Les imburanas de cambão accueillent de par leur conformation, différentes espèces qui s’y logent et essaiment le paysage. La porosité de la haie vivante renvoie à la porosité de l’arbre comme écosystème. En d’autres termes l’arbre est un terreau, une niche ou refuge à espèces qui viennent elles mêmes essaimer l’alentour. La proposition d’Edson Barrus Atikum avec C e r c a v i v a étend spatialement cet essaimage, elle peut se comprendre comme un activisme visant à produire un imaginaire de transition pour reprendre les termes d’Arturo Escobar25. La haie vivante réalise un maillage26 entre des espaces distincts reliés par un élément commun (l’imburana) dont il faut assurer/préserver la croissance, c’est-à-dire prendre soin tout autant qu’elle constitue des réseaux de relations entre individus, communautés etc. Cette haie vivante inscrit à même le sol un ensemble d’espace de résistance face à la déforestation en cours. Et il n’est pas anodin que les différentes boutures soient implantés dans des territoires à vocation agricole qui font peu cas, en général, de préoccupation écologique.

L’ensemble des boutures trace non seulement une ligne imaginaire mais esquisse un territoire de conservation qui entraîne une transformation d’habitus à partir desquels toute stratégie de conservation doit s’élaborer à partir des connaissances et des pratiques culturelles des communautés27. Ce territoire s’inscrit dans le biome de la caatinga et s’étend par delà les délimitations cadastrales des zones urbaines. La ligne des Imburana transcende les entités territoriales en proposant une

alternative qui est un véritable parcours imaginaire à travers des paysages. Le territoire est compris comme outrepassant les propriétés, au profit d’une appropriation effective par le biais de pratiques socioculturelles. Il est cet espace établi par les relations qui le constitue, qu’elles quelles soient et, en ce sens il est une nouvelle graphie de la terre28. Cette transformation est induite par l’acte de planter, entendue comme performance portée par Edson Barrus Atikum et plus encore inaugurée avec le Projeto Imburana29, en 2015. Ce projet visait à sauvegarder un Imburana de Cambão qui allait être abattu, lors de la vente du terrain sur lequel il croissait, la négociation permit le non-abattage de l’arbre et l’instauration d’un site comme zone de protection écologique. Le Projeto Imburana correspond à l’équivalent de deux champs de football de Caatinga. C’est insignifiant en face de la perte totale de bois vierge, mais cela importe comme attitude individuelle d’écologie mineure. C’est-à-dire l’action de chacun. Ce que, de manière minoritaire, nous pouvons instiguer dans l’ensemble des attitudes possibles pour barrer l’exploitation illégale et destructive des forêts.30

Ce geste inaugural a déclenché un enchainement de projet visant à faire de cet arbre une espèce patrimoniale dont plantAção (la plantation) fut un des premiers gestes mis en place par Edson Barrus Atikum, et est à ce jour le dernier événement ayant été réalisé à travers c e r c a v i v a . La protection de l’arbre souligne l’importance du faire comme forme de réclamation inscrivant la résistance face à l’histoire de la domination comprise comme rapport de race ou de classe. La reprise de l’arbre signe « en son peuple » le processus de reterritorialisation de l’histoire par ses agents exclus. Faire enter l’arbre vivant dans le musée c’est changer et ré-inventer l’histoire. Rappelons nous que l’Imburana de cambão n’est pas appréhendée comme plante utile ; il n’a pas de valeur, ainsi à la différence des plantes valorisées deviennent des « cultures » et les espèces qui rentrent en concurrence avec elles sont réduites au statut de « mauvaises herbes » ; quant aux insectes qui s’en nourrissent, ils deviennent « nuisibles ». De même, les arbres valorisés deviennent « bois d’œuvre », tandis que les essences en compétition avec eux sont rabaissées au rang de « terrain buissonneux » ou de « sous-bois31 ». En réintroduisant sous sa forme vivante, l’imburana ; le matériau : bois passe du statut d’objet artisanal ou artistique, donc valorisé à sa nature de plante dévalorisée. Cette inversion des valeurs est bien au cœur du dispositif imaginé par Edson Barrus Atikum qui redonne ainsi dimension à la parole et aux gestes d’un artiste contemporain autochtone. Lors de la plantation au musée Kapinawá elle prit une autre dimension, puisque la plantation s’insérait dans la création d’un espace végétal pour la communauté et surtout cet espace dédié à la réunion d’objets archéologique pré-colonial « musée en plein air » et consiste en une compréhension kapinawá des sites en tant que collection muséale du patrimoine archéologique pré-colonial. La plantation de l’arbre dans cet espace mémorial et de vie souligne/revisite la communauté des liens entre Kapinawá et Atikum-Umã32. L’arbre en devenir pourrait offrir l’ombre nécessaire aux rencontres et accompagner le développement d’autres espèces.

1Sur plantAcões voir le texte d’Edson Barrus Atikum Açoe de Plantar 2020 sur le site de Projeto Imburana https://projetoimburana.art.br/pt/noticias/plantacoes

2Gilles Tiberghien, Land Art : Au début des années 1960, une tendance de l’art américain, mais aussi européen, va mettre de plus en plus l’accent sur l’utilisation des matériaux naturels, la terre, l’eau ou l’air, qui manifestent le processus à l’œuvre et impliquent du même coup une nouvelle conception de la durée dans l’art. Encyclopædia Universalis on line https://www.universalis.fr/encyclopedie/land-art/

3Alexandre Acosta da Aldeia Cantagalo, Rio Grande do Sul in Povos Ingenas : aqueles que devem viver Manifesto contra os decretos de extermínio, p 17, Conselho Indigenista Missionário, 2012, Brasília

4Le titre originale de la pièce est Tree Mountain—A Living Time Capsule—11,000 Trees, 11,000 People, 400 Years, Pour voir la pièce : https://www.youtube.com/watch?v=nmVFGwNeWcc

5http://www.agnesdenesstudio.com/works5.html

6Sur la dynamique de l’esclavage dans la plantation voir Achille Mbembé : La communauté terrestre p 47-57, La découverte, Paris 2023

7Sur les dangers du greewashing voir Quelque chose de grave se passe dans le ciel, Wu Ming1, in Lundi matin, 444 Paris, 24 septembre 2024

8 L’œil de l’État, James C. Scott p 55, La découverte, Paris 2019

9Voir Keeve, “Fugitive Seeds.

Carney, “Subsistence in the Plantationocene”; Carney and Rosomoff, In the Shadow of Slavery; Carney, Judith A. 2021. “Subsistence in the Plantationocene: Dooryard Gardens, Agrobiodiversity, and the Subaltern Economies of Slavery.” Journal of Peasant Studies 48(5): 1075–1099. https://doi.org/10.1080/03066150.2020.1725488

10Edson Barrus Atikum : texte de l’artiste pour l’exposition Imburaninha, catalogue, p.16, Ygrec Aubervilliers, 2022.

11James Scott : L’œil de l’état, op cit

12Abiniel João Nascimento, in catalogue Imburaninha, p.23,op cit

13Françoise Verges : Le musée, de par son origine patriarcale, coloniale et impérialiste, est une partie intégrante de la modernité européenne et de la construction de l’État et de ses institutions. C’est une institution centrale de ce dispositif.

14patrimoine est l’ensemble des biens, immobiliers ou mobiliers, relevant de la propriété publique ou privée, qui présentent un intérêt historique, artistique, archéologique, esthétique, scientifique ou technique

15Public monuments traditionally have celebrated events in human history—acts of heroism important to the human community. Increasingly, as we come to understand our dependence on nature, the concept of community expands to include non-human elements. Civic monuments, then, should honor and celebrate the life and acts of the total community, the human ecosystem, including natural phenomena. Especially within the city, public monuments should recapture and revitalize the history of the natural environment at that location. As in war monuments, that record of life and death of soldiers, the life and death of natural phenomena such as rivers, springs, and natural outcroppings needs to be remembered. Une conférence au Métropolitan Museum of Art NY 1969; dans une interview il parle de Time Landscape The reconstructed forest was a way of going back into my childhood forest in New York as it would have been, initiated in Greenwich Village. I transplanted living tree species such as beech, oak and maple and over 200 different plant species native to New York, selected from a pre-Colonial contact period in New York. These are still there on site. Besides experiencing the indigenous trees of New York City, Time Landscape allowed me to experience and interact with foxes, deer, snakes, eagles and this was part of my experience. (entretien avec Alan Sonfist John K Grande pour le Green museum 2007: http://www.greenmuseum.org/generic_content.php?ct_id=284 )

16Lettre de 1992 d’Alan Sonfist adressé&e au directeur du Musée ARC de Finlande, citée et traduite par Edson Barrus Atikum in https://projetoimburana.art.br/pt/noticias/plantacoes

17De nombreux peuples, désormais réorganisés, réclament leurs terres d’origine volées par les envahisseurs. Ce processus, connu sous le nom de retomada ou reprise, s’est déroulé dans de multiples dimensions, : qu’il s’agisse de la reprise de rituels sacrés, de la sauvegarde des langues indigènes ou de la confrontation basée sur l’utilisation d’ornements indigènes, auparavant interdits. Abiniel João Nascimento : Ortie sur les pieds, in Imburaninha, p.22, Le Centre d’art Ygrec -Enspac, Paris 2022 ; de plus on constate un intérêt manifeste pour les artistes autochtones comme par exemple la biennale de Venise 2024.

18Les différents musées dans lesquels ont été plantés des Imburana à l’initiative de Edson Barrus Atikum vont du Jardin botanique de Sorocaba lors de la Triennale d’art contemporain Entre pós-verdades e acontecimentos (2017), dans les jardins des musées suivants : Museu da Aboliçao (2018), Museu Murillo La Greca (2019), Museu da Cidade de Recife (2021), Oficina Francisco Brennand em Recife (2023), Museu du Sertão de Petrolina (2022) et en 2024 dans les Museu Kapinawá (Casa de Memoria Alexandre Diniz) na l’aldeia Malhador Kapinawá, em Buique, au Museu Coripós em Santa Maria de Boa Vista, no Museu de Pai Chico no distrito Caboclo, Afrânio, au Museu Gonzagão no Parque Aza Branca em Exu, e no Museu de Cangaço em Serra Telhada. De plus, furent planter sur le site du Logrador (Projeto Imburana) une première fois 126 boutures en 2022.

19Sur cette artiste et le projet Composteiras dont elle est une des participantes voir https://select.art.br/artistas-da-terra/

20Sur ce point on pourra consulter Isabelle Stengers : Au temps des catastrophes  Résister à la barbarie qui vient : Ces terres ont été « clôturées », c’est-à-dire appropriées de manière exclusive par leurs propriétaires légaux, et cela22 avec des conséquences tragiques car lusage des commons était essentiel à la vie des communautés paysannes. P 99, Editions La découverte, Paris 2009.

21Achille Mbembé : La communauté terrestre p 89, op cit

22Il y aurait beaucoup a développer sur l’idée de porosité que l’on pourrait voir à l’œuvre avec Cão Mulato (1998) qui se proposait le croisement de six races de chiens afin d’obtenir au bout le la quatrième génération un Cão Mulato

23La reproduction végétative désigne cette manière se se répandre par bouturage et non pas par graines.

24Edson Barrus Atikum : Renque https://projetoimburana.art.br/noticias/renque;

25Arturo Escobar : Sentir-penser avec la terre Une écologie au-delà de l’Occident, Le seuil, Paris 2018, p 24

26Le QRcode implanté près de la bouture met en scène ce maillage en indiquant les autres espaces ou l’imburana a été planté

27Arturo Escobar : Sentir-penser avec la terre Une écologie au-delà de l’Occident, Le seuil, Paris 2018, p 80

28Pour reprendre un concept de Porto Gonzalves Carlos: Da geografía às geografías. Um mundo em busca de novas territorialidades 2002 https://biblioteca.clacso.edu.ar/clacso/gt/20101018013328/11porto.pdf

29https://projetoimburana.art.br/

30Edson Barrus Atikum in Imburaninha, p.7, op cit.

31 L’oeil de l’État James C. Scott, op cit.

32Juliana Freitas Ferreira Lima : Dissertação Códigos em Retomada – Grafismos Kapinawá encontros e (r)existências no Vale do Catimbau, Pós-Gradução, p.109, UFPE, Recife, 2019.

Social Scourge : Before and After New Queer Cinema.

24 Septembre 2022 Cinematek de Bruxelles, Festival L’âge d’or,

Durant l’Âge d’Or Festival, Our Story accueille le cinéaste, programmateur et curateur yann beauvais, à l’occasion d’une masterclass et d’une série de projections centrées sur une pratique « doublement mineure » (comme l’écrit Antoine Idier) : le cinéma queer expérimental. Co-fondateur, dans les années 1980, avec Miles McKane, de Light Cone et de Scratch (Paris), puis, en 2011 de Bcubico avec Edson Barrus (Recife), celui pour qui « présenter et promouvoir les œuvres des cinéastes » semble « aussi naturel que tenir une caméra et filmer » n’a jamais cessé d’écrire et de partager sur ce cinéma de l’oblique. Hybridations technologiques et expanded cinema, found footage, cinéma du corps et de l’intime… quelles sont les généalogies, les singularités ou les tactiques de ces expérimentations queer ? Comment participent-elles à nous rendre « producteur·ice·s des images qui nous représentent » ; à nous placer, non plus « à côté de l’écran, mais à l’écran » ?

An overview of queer practices in film and video before and after the New Queer Cinema, and how these practices have modified our use of cinema, and how our perception has been transformed by the expansion of cinema.

Publié dans LE TEMPS AVEC NOUS / DE TIJD MET ONS / TIME WITH US

publication coordinators : Iris Lafont, Valérie Leclercq, Christophe Piette CIMEATHEK, Brussels 2023

Coisas de viados! Coisas de bixas !

Coisas de viado ! coisas de bixas !

Para falar sobre a relação entre filmes experimentais e a cultura gay no Brasil, estarei focando este ensaio em poucos filmes. Parece que no Brasil, assim como em muitos outros países, o campo da produção experimental no cinema tem sido desenvolvido por indivíduos que com frequência pensam que estão produzindo alternativas para o cinema comercial. A prática de cinema e/ou de vídeo se tornou um ato de resistência, assim como uma forma de produzir imagens a partir de um espaço, que foi com frequência proíbido, censurado ou nem mesmo concebido. Desde o uso das redes sociais a produção se transformou incorporando outras maneiras de produzir imagens de si. Imagens de rapaiz que nao tenha nehuma representação até que eles produzir as. Seja jovens da periferia, seja trans etc…

Neste sentido, fazer filmes experimentais nos anos 60 e 70 foi uma forma de articular diferentes tipos de prática, dentre as quais foi muito importante a afirmação da subjetividade e do desejo, lado a lado a uma aproximação analítica ao aparato cinematográfico. Quando hoje fazer filmes é coisa muito diferente não so por causa da circulação dirigida a um circuito privado ou aberta ao mundo pelas redes sociais. De qualquer maneira os filmagens se diferenciam dos mais antigos no sentido que se pensam como atos de apresentação de sim, como performança mediatica. O importante é o fazer, no momento e na sua accesibilidade immediate. Entre a captação e a diffusão potencial não tem mais separação. Comentario e apropriação, imitação, parodia d’um evento, de uma novella devem objeitos predilectos da atualidade digital.

Si para entender os filmes dos anos 70 até 90 estava util lembrar-se a importância da produção cinematrográfica feita por cineastas gays e lésbicas na história do cinema experimental, hoje não é mais necessario, as regras dos jogos se ampliaram pela democratização do acesso aos instrumentos de realização. A separação entre os filmes não é so na maneira mas tambem nas generações que produzem as suas imagems. Até os anos 80, a representação dos jovens era ainda controlada pelos pais, quando ficaram filmes de pellicula a divisão patriarcal estava visivel nas senas filmadas. Hoje as crianças, os adolescentes se filmam para fugir do quadro familial. Para mostrar seus mundo a seus pares; é neste sentido que encontramos uma semelhença com a vondade de filmagen de generações anteriores.

E interessante percebir que o uso do celular, para fazer selfie como um filme é uma coisa que se encontra en todos pais do mundo, mas nas periferias é talvez mais forte por causa da ausencia de representação social positiva. Nas periferias a cultura cinematografica não vem do cinema, mais da televisão e da internet; as imagens da perfireria e de seus habitantes sao produzida como uma forma de resistançia as imagems ideologicamente desacrediando- as. . As referencias ampliaram-se. Não se limitem as imagens prodizidas pelas industrias culturals americanas ou europeas mais de outros lugares como da America Latina da Asia ou da Africa. Assim não é mais a uversalidade das referencias que servem de paradigmos mas a existencia de um multidão de referencias particulares, locais. A globalização genera uma perturbação nas maneiras de aprehender o mundo que não pode mais estabelecer-se, representar-se unicamente com as imagens feita pelos brancos. A diversidade se refleta também na idade dos filmadores, que são frequentemente jovens.

Se pensarmos dentro desta história, veremos a importância de Jean Cocteau, Kenneth Anger, Gregory Markopoulos, e Curtis Harrington, em formar a figura do homosexual através do desejo, da ansiedade… A partir dos anos 30 e 40 o homosexual não é somente uma vítima, um fora da lei, um ser menospresado. O personagem do homosexual está a deriva no mundo, se reflete através do filme, que se afirma como uma forma de cinema pessoal, ou mais precisamente como cinema EU. Um cinema que expressa o eu, uma expressão pesoal através da câmera, com frequência mediada por um personagem vivido pelo diretor, seguindo o caminho aberto por Maya Deren com o filme Meshes of the Afternoon em 1943.

Em muitos destes primeiros filmes, a afirmação do desejo é condensada dentro de formas cinematográficas específicas, apesar da subversão da narrativa através do deslocamento, da fragmentação, e da rápida edição. Este cinema está lidando com a ruptura e o êxtase, portanto sua forma é mais livre, e não segue a narrativa canônica. A representação do desejo, sendo algo novo na tela, teve que encontrar novas soluções formais para se manifestar. Os filmes desses cineastas, que fazem parte da geração Americana e Européia que segue, consistem em revelar um sujeito através da busca pela identidade, ou através de um ato autobiográfico, que será compreendido por uma iconografia específica como a do bad boy, ou a do rebelde para Kenneth Anger. Mas a maioria deles, pelo menos até os final dos anos 70, não se posicionará como representante de uma minoria. O que está em jogo é a afirmação do desejo individual e específico. Esse desejo e sexualidade são diferentes e consequentemente questionam o modelo dominante heterosexual, o que não significa que o cineasta representando um grupo. A partir de então, essa minoria pode vir a utilizar múltiplas representações que estão disponíveis e que podem ser compartilhadas/usadas/ e recicladas por seus membros. Nos anos 80 e 90 este fenômeno será importante dentro da comuninade gay Afro-americana, por exemplo, do mesmo modo como o foi para a comunidade lésbica nos anos 70 e 80.

Cineastas como Jean Genet, Sidney Peterson, Donald Richie, Jack Smith, Andy Warhol, Barbara Hammer, Jan Oxenburg, Maria Klonaris and Katerina Thomadaki, entre outros, vão produzir representações de acordo com diferentes estratégias de questionamento, não somente do objeto de desejo, mas também de sua tradução em filme. Para mostrar a intrínseca natureza de seu objeto, os cineastas quebram a linearidade, utilizando-se não somente da edição acelerada (como a de Gregory Markopoulos e Kenneth Anger), ou a maneira incomum de gravar uma cena através do movimento da câmera, da sobreposição, das cenas desfocadas, para transmitir uma sensualidade que o cinema tradicional não transmite.

Reinvindicando uma sexualidade polimórfica e perversa através de figuras andrógenas (Jack Smith, Werner Schroeter), ou enfatizando figuras de inocência infantil como retratadas por Taylor Mead, ou afirmando uma urgência em relação à realização do desejo como no caso de Jean Genet, Kenneth Anger, e Barbara Hammer. A variedade de abordagens é essencial. Elas inscrevem multiplicidade no coração do cinema ecoando a diversidade de desejos e práticas que vão além da reprodução santificada. Desejo, prazer se tornam os aspectos principais para esse tipo de filmes, testando o limite daquilo que é posível filmar e mostrar. Da representação alegórica de atos sexuais à pornografia radical, o leque é bastante grande e tem sido muito bem explorada já há algumas décadas.

Parece existir uma relação próxima entre encenar este mundo invisível e a liberdade que cineastas experimentais desenvolvem em relação ao fazer dos filmes. Uma liberdade explorada de filme à filme, na qual a expressão pessoal e a busca pela identidade são os principais componentes. Se era possível jogar fora os códigos de narrativa, e um cinema de convenções, era portanto também possível apresentar pessoas diferentes. Esta diferença seria vista de forma ultrajante, como ‘Flaming Creatures’, no caso de Jack Smith e o Andy Warhol dos anos 60 e no Brasil, nos anos 70 e 80, com Hélio Oiticica ou Jomard Muniz de Britto. Devemos pensar também a este filme importante de José Agrippino de Paula : Hitler Terceiro Mundo (1969) am qual as representações do homosexual como figura do mal não illustra a homofobia, que trabalhar sobre as nocçoes e cliché do homosexual : talvez pré-queer1 O tipo de representação que promo José Agrippino ecoa os trabalhos de Ron Rice e da Beat Generação nos aspetos da permissivida e do camp. Aqui a ênfase é no camp, que na cultura gay é celebrado como forma de subversão da codificação do papel masculino, e também como manifestação do obsoleto e da estética ultrapassada e trash. O camp induz outra forma de codificação, uma encenação que muitas vezes será o centro do filme. Para conseguir estes resultados, cineastas irão insistir num aspecto ritualístico como na maquiagem, no figurino e na limpeza. Alguns exemplos podem ser encontrados em Lupe (1966) de José Rodriguez-Soltero, onde Mario Montez improvisou em volta da ascenção e queda de Lupe Velez, e se tornou uma sátira, Flaming Creatures (1963) de Jack Smith , onde o uso do batom provocou alguns momentos visuais interessantes, e My Hustler (1965) de Andy Warhol, onde um garoto de programa loiro realiza diversas atividades, especialmente a cena no banheiro que lembra trabalhos anteriores como Haircut (1963). Estas atividades pareciam levar um longo tempo, ou mais precisamente, elas obedecem à uma expansão do tempo, o que as torna em algo especial. Parece que esta expansão empurra a audiência ao seu limite, tanto quanto a música experimental, como as de La Monte Young e Dream Syndicate2. Este tempo expandido induz uma forma de transgressão em relação ao cinema convencional e seu rítmo, em direção a restrição da do narrativo criando um espaço original para figuras singulares que por acaso são gays, travestis, rejeitados… O que é exatamente o que Jack Smith estava fazendo em seus filmes, fotografias e performances, estendendo a duração da avant-scène, procurando entre os detritos a jóia que o filme, a performance, farão brilhar.

Em Agripina é Roma-Manhattan (1972), nós estamos exatamente em uma situação similar. Como Hélio Oiticica afirmou: Há um cineasta que quer me fazer de ator – filmes mudos underground: é Jack Smith, mito do underground americano, estive lá uma vez e ele depois ficou me procurando, até que …

Fui a uma projeção de slides com trilha sonora, uma espécie de quase-cinema, que foi incrível ; Warhol aprende muito com ele, quando começou, e tomou certas coisas que levou a um nível, é claro ; Jack Smith é uma espécie de Artaud do cinema, seria o modo mais objetivo de defini-lo3.

Pode-se encontrar nos filmes de Hélio tendências similares como a aceitação da improvisação e uma fascinação por detritos. Em seu filme, Hélio utilizou Mario Montez (aka Dolores Flores, aka René Riveira) para atuar como um tributo a figura cult de Jack Smith.

Mario Montez e Antonio Dias estão vagando pelo centro de Nova York, jogando dados, mas não estão realizando nada. De alguma forma a performance é improdutiva, e neste sentido ela se aproxima da estética de Jack Smith4.

O convite de Mario Montez pedia por um mundo underground e criaturas que transgredissem as regras do planeta heterosexual, produzindo novas relações que gentilmente subvertem questões de gêneros, através de uma mistura de clichês, da jovem personagem feminina que parece uma modelo, uma noiva vermelha e um noivo gigolô, etc… Se homosexualismo é concebido, será na margem, como se por acaso. Mas de fato, assim como alguns filmes da vanguarda antecessora, mas de uma forma mais distanciada, o filme de Oiticica está lidando com questões de gênero). Tudo no filme é teatral, cheio de artefatos e glamour barato que demonstra o aspecto do camp, e autoriza essa interpretação. Neste filme, podemos dizer que a vida do homosexual é insinuada, mas não monstrada abertamente. Isso facilita a vida de muitos críticos que se recusam a falar sobre este aspecto de Hélio Oiticica, e portanto não farão a conexão entre este filme com os retratos de rapazes como na série Neyrótika (1973); como se alguém não devesse mencionar este aspecto queen do artista. Esconder este lado pode ser um programa, mas de forma geral nos mostra as dificuldades de uma sociedade em relação as diferenças, e reflete uma forte homofobia. Tudo isso é muito estranho/esquisito!

Com Jomard Muniz de Britto a cena é diferente. Seus filmes feitos em super 85 lidam em parte com assuntos gays, de uma forma mais direta. No começo eles foram feitos com o grupo teatral de Recife: Vivencial Diversiones. Esses filmes compartilham muito com o teatro baseado na improvisação, no happening, e na reciclagem de objetos e personagens, seguindo a estética do lixo6, fazendo deles parte do reino estético promulgado por Jack Smith entre outros. De acordo com Sivério Trevisan: “Com Vivencial Diversiones, ser gay era um elemento inflamatório do elemento subversivo.”7

Elemento subversivo que pode ser visto nos filmes feitos por Jomard Muniz de Britto de 1974 até o final dos anos 70. O que está em questão aqui não é somente a afirmação da ambiguidade que subverte o papel e sua interpretação dentro dos códigos da sociedade, mas também a afirmação do caráter gay em todos os seus aspectos e variedades. Dois filmes de Jomard Muniz de Britto são exemplares: Vivencial 1 (1974) no qual a troupe questiona o mito do andrógeno, o que é seguido por uma espécie de orgia que acontece na escadaria de uma igreja. A dimensão ritualística, a atmosfera festiva, para não dizer carnavalesca, facilitam a subversão e a transgressão8. O uso de símbolos religiosos e gozação dos representantes católicos evocam mais Jean Genet que o anti-catolicismo do surrealismo. Este filme retrata uma sexualidade livre, uma sexualidade fluída, a qual por não se atribuir à um objeto parece ter algumas similaridades com o que promulgou em seus filmes, Jack Smith. Inventário de um feudalismo cultural (1978), mistura elucubrações de um grupo de travestis evocando uma jornada pela história do Recife. As figuras flutuantes dos travestis, e do rapaz são essenciais para este cineasta, tanto quanto foram tão proeminentes para Derek Jarman, ou Lionel Soukaz. Seus filmes parecem seguir uma pessoa só, até encontrar outra, e assim por diante. Oscila-se antes de ir de um para o outro, enquanto o garoto se vai trepando com outro. O que está em questão aqui é uma forma de militância pelo prazer, que significa neste caso, prazer gay e que encontramos em muitos filmes underground Europeus e Americanos das décadas de 60 e 70. Nesta ordem pode-se abranger os filmes de Jomard Muniz de Britto, aos do movimento hippie vistos nos trabalhos de Ron Rice e Saul Levine, que celebram a liberdade do sexo e das drogas.

Se, no mundo ocidental pode-se seguir um desenvolvimento regular dentro da cena de filmes experimentais, uma geração após a outra, parece que no Brasil este não foi exatamente o caso. A produção de filmes parece ter se modificado, como citado por Arlindo Machado entre outros, de filme para vídeo bem cedo, mas conforme minhas pesquisas até este momento falta um pedaço desta história, não que não houvesse uma produção nos anos 80, mas esta era certamente menos prevalente. O vídeo era a forma predominante já que estava mais disponível e de certa forma, mais barato que filmes.

Rafael França foi uma figura dominante dentro da vídeo arte no Brasil, segundo Arlindo Machado9 ele teve um papel importante na junção entre as artes vísuais e a arte de vídeo, mas ocupou uma posição passageira. Alguns de seus trabalhos lidam diretamente com conteúdos gay, como O Profundo Silêncio das Coisas Mortas (1988) e Prelúdio de uma Morte Anunciada (1991). Se o primeiro lida com amor e traição entre dois amantes, ele é feito de uma forma que mistura passado com presente, memória com realidade. Neste sentido o vídeo está utilizando a possibilidade do deslocamento que a edição oferece nesse meio. O seu vídeo partilha com alguns trabalhos de Gary Hill um interesse por uma estrutura de narrativa elaborada, que não segue uma linearidade tradicional mas que envolve questões sobre a semiótica do aparato. O seu último trabalho lida com a questnao da Aids. Essa fita feita alguns dias antes de sua morte mostra dois corpos se acariciando (ele e seu namorado), enquanto nomes de alguns amigos (18 no total), passam sobre cenas em close das mãos, bocas, e faces dos dois amantes. Abre-se em preto e branco até que o texto sobrepõe-se aos corpos vestidos filmados em cor. Este filme lida com a Aids, e desta forma fala e retoma outros que lidam com o mesmo assunto. Se a propagação da epidemia da Aids foi dramática na comunidade gay, também impulsionou uma mudança no fazer de filmes nos final da década de 80. Primeiramente nos Estados Unidos e na Inglaterra e depois em todos os lugares com a erupção através do ativismo em torno da Aids do novo cinema gay. Para os cineastas e astistas, as questões eram múltiplas, por um lado ele deveria saber como produzir filmes que lutam contra a vitimização da comunidade gay, e por outro lado mostrar que ser gay nessa epidemia não significava a falta de prazer, de sexo. Para alguns cineastas isso significou fazer filmes lidando com questões que não eram abordadas até então, como a etnicidade (os trabalhos de Isaac Julian, Marlon Riggs foram cruciais naquele momento tanto quanto o trabalho de Richard Fung), pornografia transgênicos, etc10

Cineastas e artistas estavam preocupados com tópicos nos quais a questão da comunicação estava em jogo, ou seja, como acessar uma audiência mais expandida, para poder transmitir a mensagem ou a contra-mensagem e produzir alternativas para a mídia dominante hetero. Vídeo e Aids tem sido um campo fértil de produção devido à urgência da crise, e porque a Aids revelou, como ainda faz, uma sociedade feita de desilusão e tabus11. Esta fita do Rafael França foi uma das primeiras a lidar com a Aids no Brasil (1991) de uma forma alegórica. Esta, mostra um amante acariciando, beijando, mas você não vê o seu rosto, exceto no final, onde vemos que este personagem é o próprio artista. As estratégias utilizadas neste vídeo são similares, até mesmo similares à trabalhos feitos por diferentes ativistas com o propósito de mostrar que o afeto entre homens existe à despeito da Aids. Neste sentido pode-se ver uma conexão entre o trabalho de Rafael França e teses de Grand Fury, Tom Kalin, Gregg Bordowitz, e John Lindell para citar alguns. Não é a raiva que é dominante, mas o afeto, que é próximo à melancolia e a tristeza12. Esta forma de melancolia, que me faz pensar em Saudade, também está presente em diferentes fitas de Cyriaco Lopes, ao qual iremos retornar.

Em Paixão Nacional (1994), Karim Ainouz com seu filme de 16mm sugeriu diferentes questões, lidando com o turismo sexual e com o fato de que para um brasileiro não é muito fácil ser reconhecido como homosexual. De certa forma o filme fala da paixão dominando a razão. O filme mistura diferentes técnicas que se relacionam com a tradição de filmes de diário, mas sabe-se que é uma mera ficção e não um documentário, que mistura duas vozes. Uma é a do extrangeiro fascinado pela sensualidade do Brasil, e a outra é a do brasileiro morrendo pela hipocrisia de seu país. Neste sentido o filme compartilha mais com algumas das questões que o Novo cinema Queer estabeleceu em filmes de Tom Haynes13, Gregg Araki14, e Rose Troshe15…o que será confirmado, pelo seu longa – Madame Satã (2001)16.

Os dois últimos artistas de que gostaria de comentar brevemente, fazem filmes/ fitas em conjunção com outras práticas visuais. Cyriaco Lopes começou seu trabalho no Rio de Janeiro mas mora nos Estados Unidos já faz nove anos, enquanto Edson Barrus17 vive entre São Paulo e Paris e começou a fazer vídeos quando morava no Rio de Janeiro no final da década de 90.

Em Beijos de Língua (2005-2006), e em Lovers and Saints (2007) os conteúdos são mais explicitamente gays que em outros trabalhos do artista, mas ao mesmo tempo não são travalhos ativistas. Eles abordam uma temática gay entre outros assuntos. Eles inscrevem, para dizer que não anexam, conteúdo gay. Em Beijos de Língua, as fitas feitas de frases curtas evocam situações peculiares de conteúdo cifrado que pode ser interpretado como camp, como gay, assim como se podia encontrar em muitos filmes de Hollywood quando era proíbido/censurado lidar com certos assuntos. Aqui encontramos uma estratégia similar mas com um toque poético. Nós falamos sobre isto sem sermos muito óbvios, insistentes, gentis e de certa forma bem quietamente. Estamos bem longe da provocação dos anos 60 e 70 onde excesso era essencial. Estamos num tempo onde a homosexualidade é aceita como uma forma de se viver, onde não se briga mais pela diferença… questão de crença. Neste trabalho, os textos são de fato um pretexto para outra história: Traçando a genealogia da lingua portuguesa, demonstra-se como a mistura a constitui. De uma certa forma estas noções de híbridismo são também produtivas em Lovers and Saints, no qual imagens de criminosos, homens mais procurados, são apresentados como amantes e santos. À estética utilizada aqui nos lembra Pierre e Gilles, uma certa paródia kitshy.

Alguns dos trabalhos de Rafael França e Cyriaco Lopes compartilham estratégias estéticas em torno da fragmentação e do uso das palavras como representação18, que foram utilizadas por alguns artistas chamados pós-modernos e em filmes e vídeos ativistas em sua maioria; é aqui que encontramos o gay e a Aids, no qual o uso do texto é fator chave para a articulação de diferentes níveis de significado, apesar da velocidade de suas aparições como nos trabalhos de Tom Kalin, John Lindell, ou meus próprios trabalhos. A democratização das ferramentas se manifesta com o uso do computador que da a possibilidade de fazer seu montagem com difrente tipo de sofware sem ajuda externa. Quando Edson Barrus fazia Bate Papo, precisava ter uma câmara externa para registrar o desfilé das telas. Hoje não é mais necessario, podemos capturar direitamente movimento acontecendo na tela. A representação desta autonomia dos ferramentas do computador pode se applicar ao uso de texto e das lettras em alguns trabalhos de Paulo Scharlach. Escrevendo cartas, ou criando um dialogo entre as lettras de canções e as janella do computador : O relógio parou19 (2014), jogando com diferente ferramento do computador, incorporando seu “glitch” na representação : Inter-rompidou ou Sentirá sua falta (2012)20 .

As fitas de Edson Barrus que eu quero discutir são trabalhos realizados, mas pouco vistos. Parece que estes trabalhos que lidam principalmente com a reciclagem de imagens gays pornográficas precisam ser feitos, mas não existem para serem promovidos como a maioria dos vídeos do artista. Trabalhar com imagens pornográficas explícitas sempre foi importante para a cena gay21. Estes vídeos constituem um tipo de coleção, catalogando um cenário similar de sexo de diferentes filmes. Eles reconhecem a democratização do acesso à pornografia que de certa forma aboliu as fronteiras e está disponível à quase todos em qualquer lugar do mundo em fitas e DVDs. O cinema não é mais o único lugar onde estes filmes são vistos.

Muitos cineastas experimentais influenciaram a produção pornográfica nos final dos anos 60 e começo dos anos 70 nos Estados Unidos22, ou por fazerem filmes que beiravam a pornografia (ver os problemas ocorridos nos anos 60 e 70 com Jean Genet, Jack Smith, Kenneth Anger, ou Shuji Terayama e nos anos 80 com Lionel Soukaz23 e nos anos 2000 Lary Brose24) ao empurrar o limte do que era aceito pela sociedade dentro da representação cinematográfica, ou fazendo o que era considerado pornografia do qual Pink Narcissus (1971 James Bidgood) poderia ser um exemplo histórico, ou Sodom (1989) de Luther Price que foi recentemente re-editado para que pudesse ser mostrado com mais abrangência25. Nos anos 80 muitos cineastas experimentais pelo mundo inteiro trabalharam com found footage/material filmico encontrado26. No entando, parece normal que como um objeto as imagens pornográficas tanto como a mídia, a web não será excluída desta apropriação. Muitos cineastas experimentais gays, têm desde os anos 80, incluído dentro de seus filmes imagens pessoais roubadas de filmes pornográficos, re-filmados da televisão ou piratiados de DVDs. À epidemia da Aids colocou em questão alguns comportamentos sexuais e nota-se que assistir filmes pornô se tornou um hábito compartilhado por todos. Não é mais um comportamento escondido e encoberto.

A inclusão do fórum gay é o objeto do Bate Papo 22cm (2001) no qual a tela é rabiscada e filmada durante uma conversa com algumas pessoas. O uso privado se torna público. À exibição dessa troca questiona a noção mesma do sexo privado e público. O que há de interesse neste vídeo é o fato de que estamos imersos num tempo diferente, ajustando à uma troca na qual somos somente o receptor passivo? Mas este novo campo aberto que Lionel Soukaz explorou com um de seus videos mais recentes: www.webcam (2005) no qual ele evoca a prática do encontro contemporâneo dentro do universo gay através da imagem e da interação que pela web é sempre induzido pela imagem. Isto não é sem lembrar uma das frases ditas por ele ou por Guy Hocquenghem em Race d’Ep (1979) que a foto de um homem jovem será sempre o item mais emocionante. É sempre uma questão de representação e, mais importante, uma questão de como lidar com a representação.

Em outros trabalhos é a reciclagem de imagens pornô, uma forma de apropriação e revisitação de algumas sequências que dão à estas imagens outra dimensão. De fato os filmes que vemos feitos por Edson Barrus são uma re-filmagem, feita com uma camera digital pequena, ouve-se na trilha sonora a respiração do artista dando uma codificação suplementar à imagem. Nós assistimos não somente à um filme pornô, mas somos testemunhas de uma pessoa assistindo e selecionando sequências e escolhendo parte das imagens para se olhar. A conjunção destas temporalidades é estimulante porquê é reflexiva e nos coloca em outra dimensão, incluindo nosso próprio olhar como uma outra camada de codificação. Isso acontece nos filmes Pour homme, Filmex, e Xbook feitos em 2005, ou até em 69 e THEND, os dois de 2006. Muitos filmes tem lidado com imagens similares mas eles eram uma apresentação de coleção, como no caso de alguns de Hundred Videos (1992-96) de Steve Reinke, ou All You Can Eat (1993) de Michael Brynntrup, ou More Intimacy (1999) de Chen Hui Wu. A especificidade de vídeos do artista Brasileiro tem a ver com a inclusão dele, mesmo através do som da respiração e do tremor da camera27. Em ambos os casos o corpo do expectador/ cineasta é incluído no processo, e faz parte do que vemos. O uso privativo se torna público. Ele se torna parte do filme que estamos assistindo. Nos não estamos sosinhos! Em Filme X, por exemplo, ouve-se ruídos que não vem dos vídeos, mas da filmagem, e é –se transportado para outra paisagem imaginária, que transforma ou duplica a nossa experiência de voyeur, e isto especialmete porque neste filme existe uma forte ênfase na abstração da imagem devido à camera lenta, foco suave ou closes extremos, borrando formas e cores, algumas vezes padrões opticos moiré transformam os corpos.

Com Videopunhetas, um trabalho em andamento iníciado em 2001, o artista se masturbou em frente ao monitor que esta mostrando uma masturbação precedente. Um trabalho em uníssono! Um pinto encarando sua própria imagem. Todas estas masturbações são feitas para vídeos e evocam trabalhos anteriores feitos por Vito Acconci. Nós podíamos ouvi-lo, mas não vê-lo pois estava escondido embaixo do chão da galeria. Trinta anos se passaram desde a exposição, nós estamos agora encarando o espetáculo da sexualidade que foi realizado para e com a assiatência de novas ferramentas digitais. O que é importante nesta experiência feita por Edson Barrus, a despeito do orgasmo descrito ou não, é o fato de que os filmes foram mostrados numa galeria. O deslocamento do olhar, a locação onde o evento foi mostrado, transformou e colocou em questão este espaço público, que foi invadido por partes íntimas. É um acesso diferente e maior abertura do que os oferecidos pelo papo virtual ou pelos sites como o X-tube, You Porn…, no qual pode-se ver e compartilhar os próprios encontros sexuais ou masturbação com qualquer um procurando a fita.

Parece que com trabalhos deste tipo, o que estava em questão inicialmente para a maioria dos cineastas experimentais que lidam com o cinema pessoal, era fazer imagens que afirmem a identidade do artista, seu desejo tanto como suas imagens foram democratizadas de maneira que qualquer um pudesse fazê-lo. Para a maioria dos cineastas, novas questões em relação à acessibilidade a enorme quantidade de trabalho produzido, vão modificar a investigação voltada ao processo de criação audiovisual.

O que ainda é surpreendente é o fato de que apesar da produção de filmes pela indústria que incluem conteúdos gay, ou até novelas, questões gays parecem com frequência entendidas como de menor importância, e são desenfazidas não somente pelos críticos, mas também pelos próprios autores, como se fossem sempre um trabalho secundário, até que chegaram os celulares que as novas gerações se apropriam para propor seus conteúdo. Assim Leona, vá nos anos 2000 influenciar muitos jovens com seu uso da filmagens sem qualidade. O termo de sem qualidade deve se entender aqui como um filmagem feito, em casa com celular básico. Que importa, não é a qualidade das imagens, que o fazer de qualquer jeito, seu filme. Assim na “novela” Leona A Assassina Vingativa (2009, 2010, 2011) se encontra o desejo de fazer da novela, sua história. Não é mais a novela da Globo, é uma novela em qual os artifícios e os ressaltos se encontram e se fazem com as pessoas do lugar : Belem, com irmão, amigos, no caso da proposta de Leona. A novela é o pretexto para estabelecer retrato das pessoas que não têm acesso usualmente as suas representações. O filme inscreve a possibilidade de jogar com os códigos da novela, como lhe permite de subverter os quebrando as limites do bom gosto, ou de espectador mítico da televisão. Com Leona nos entramos no uso e desvio local das redes nacionais que vão alem da moral estabelecida pela novela, jogando com a polimorfa do desejo homoerotico. E interessante ver que isto é feito para um menor (todos os primeiro capítulos da Leona vingativa), questionando assim as regras importadas a sexualidade pelos códigos morais seja sócias ou religiosos se pensa na Frescá No Círio (2015).

A generalização do “feito em casa” se encontra em muitas propostas que não se preocupam da historia do cinema mais com a vontade de produzir (seus) filmes como desde 2012 o fazem o grupo Surto & Deslumbramento no Recife. O coletivo tem a vontade de afastar-se da produção cinematográfica nacional privilegiando “o artificialismo, o lúdico, a paródia, o deboche, a viadagem, a pinta, o pop e a cultura de massa28 ». Si o artificialismo, a parodia,o viadagem se encontram em todas propostas de diferente cineastas ou grupo, as referencias na cultura de massa não são sempre igual. Entre Belem, Cabo de Santo Agostinho, e Recife, Teresina, o contexto social, como a realidade racial são diferentes e induzem respostas filmicas diferentes. Assim entre o coletivo do Recife, e os trabalhos de Leona ou de Junior Araujo, se percebe que a idade gera um tipo de filmes onde a afirmação é diferenciada. A necessidade não é a exatamente a mesma por causa da realidade política e ideológica. A importância da afirmação do viadagem é uma questão ideológica que vá ter repercussões múltiplas transformadas cada vez pelas questões raciais, econômicas, da idade e do gênero.

SI pode dizer também que os filmes do Surto é Deslumbramento são mais analítico no sentido que se percebe na distancia e nos roteiros de cada proposta, quando quais da Leona, ou de Junior Araujo com Dixon ( 2016), participam de um abordagem mais espontânea. Nos selfies seja fotográficos ou filmicos a questão é relativa a performance. Como você vá dar conta do momento, e de sua representação ? Este tipo de filmagem se aproximam do film jornal, um cinema subjetivo, onde o cineasta responde aos eventos que são na frente de sua câmara, seja que lhe vá encontrar-os de proposto como fazia, por exemplo Nelson Sullivan nos anos 80 em downtown Nova York29, ou por acaso como se faz com os registros de viagem. A mistura das doas tendências caracterizam as produções contemporâneas que oscila entre o selfie, o video clipe, como se vem com Dixon, ou com Eu Quero um Boy (Cover Gaby Amarato) (2014). nesta mistura se encontram as energias e o desejo de fazer filmes como se podia ver com a produção dos irmãos Kuchar que desde no inicio dos anos 60 iniciarem suas careiras com 8mm antes utilizar o 16mm. No filme Dixon, o abordagem do tratamento das imagens mostra uma liberdade em relação aos estilos que não privilegia uma hierárquica estética, e evoca um jogo onde se uso uma multiplicidade de efeitos no tratamento da imagens como as relações entre as diferentes takes. O filme de Junior como alguns de Leona Vingativa usam a estética e o calibragem do video clipe, mais no sentido inverso. Usualmente o clipe ilustra com representações diversas as letras da musica. As imagens constroem a narrativa, quando aqui as imagens entre em uma dinamica próxima da coreografia no sentido que elas interagissem com as letras como um contraponto. Seguindo a maneira de Bruce Conner de unir musica e imagem com seus filme de found footage, o uso contemporâneo do retrato faz conversar de novo os media sem vergonha… uma construção instável, que se transforma a cada filme. Os filme devem um jogo com/de divergência entre a dimensão figura e o som. Neste sentido esses filmes evocam a dualidade modal do cinema histórico em qual a imagem é separado do som. Ao mesmo tempo o uso contemporâneo combina o uso da separação com o Mickey Mousing30 que significa a duplicação do evento visual com o som. Esta oscilação entre os dois usos estabelecem a instabilidade que é o sinal da contemporanidade, ela não se fixe em uma forma definitiva mais pode virar em qualquer direção, um devir constante.

1 O filme de José Agrippino de Paula não foi visto no Brasil antes os anos oitenta, isto explica sua ausencia nos discursos sobre as representações do gays como explica que a sua liberdade no tratamento das formas como do contéudo nao recebi o acolhimento que lhe merite.

2 Neste exemplar ver Branden W. Joseph : Beyond the Dream Syndicate, Tony Conrad and the Arts after John Cage, Zone Books, New York 2008.

3 ver Hélio Oiticica Quasi-Cinema, ed Carlos Basualdo, Wexner Center, Hatje Cantz, publishers, 2001, e carta para Waly Salomão, 25/04/71, arquivo projeto HO

4 Com frequência críticos focam-se na natureza inacabada do trabalho para minimizá-lo. André Parente; Cinema de vanguarda cinema experimental e cinema do dispositivo em Filmes de Artista Brasil 1965-80, curadoria de Fernado Cocciarale, Contacapa, Rio de Janeiro 2007.

5 Para uma filmografia de Jomar Muniz de Britto, Marginália 70, O experimentalismo no Super-8 Brasileiro, por Rubens Machado Junior, Itau Cultural 2002, para um estudo sobre ele ver: http://www.yannbeauvais.fr/article.php3?id_article=360

6 JMBritto em Vivencial diversiones, Memórias da Cena Pernambucana 01, Leidson Ferraz, Rodrigo Dourado e Wellington Júnior, Recife 2005, e Nos abismos da Pernacumbalia.

7 1986, p.131 citado em Tentative Trangression Homosexuality, Aids and the Theater in Brazil, por Sevério João Medeiros Albuquerque, University of Wisconsin Press, 2004, e João Silvério Trevisan : Devassos no Paraíso 6a p 327/29 coleção contraluz, edição Record Rio de Jjaneiro/São Paulo, 2007

8O filme de Hilton Lacerda, Tatuagem de 2013, propo uma reapresentação de qualquer filme de Jomard Muniz de Brito. A incorporação destes « simulacras » de Jomard são conditionadas pela duração e a tolerancia do distrbubo visual numa produção independante do cinema autoral.

9 As linhas de força do video brasileiro in Made in Brasil, três décadas do video brasileiro, org de Arlindo Machado, Itau Cultural, São Paulo 2007

10 Um dos primeiros textos sobre esse assunto foi: How do I Look : Queer Film and Video, ed Bad Object- Choices, Bay Press, WA 1991, mas também Queer Looks : Perspective on Lesbian and Gay Film, de Martha Grever, John Greyson e Pratbha Parmar, Routledge, London 1993

11 Sobre Aids e vídeo; Bill Horrigan : Notes on Aids an its Combatant in Michael Renov ed., Theorizing Documentary, New-York, Routledge, 1993 e yann beauvais De la vidéo et du Sida in Vidéo Topiques, Éd. Les Musées de Strasbourg / Paris Musées, 2002.

12 Sobre melancolia e Aids, Douglas Crimp : Melancholia and Moralism Essays on AIDS and Queer Politics, MIT Press, 2002, inicialmente publicado em Outubro °43, AIDS Cultural Analysis / Cultural Activism MIT press 1987 e 1988

13 Poison 1991,

14 The Living End 1992

15 Go Fish 1994

16Em 2015, uma mostra com curadoria de Denilson Lopes e Mateus Nagime, chamada o New Queer Cinema foi acompanhada de um catalogo de Mateus Nagime e Lucas Murari em qual os filmes brasileiros como Madame Sata, Estudo em Vermelho (2013) de Chico Lacerda (grupo Surto & Deslumbramento …são incluido na perspectiva historica do New Queer Cinema.

17 Sobre Edson Barrus, yann beauvais La vidéo selon Edson Barrus in Revue & Corrigée issues Sept 2008 n° 77, e Dec 2008. Na Internet http://www.yannbeauvais.fr/article.php3?id_article=374

18 Eu curei uma exposição no centre Pompidou chamada Mot: dites, images, (imagens como texto em filme e vídeo), ed Scratch, Paris 1987

19Este video faz parte do projeto dança escrita.

20 O film sentira sua falta sera hoje feito mais com o questionamento do genero e menos com o uso do computadore e do diferente framentos da telas de you tube ou Facebook, revelando pedaços de intimidade, fazendo um sinal a Raphael França ou Edson Barrus.

21 Thomas Waugh: Hard to Imagine: Gay male Eroticism in Photography from their Beginnings to Stonewall, Columbia University Press, 1996, é um estudo exemplar.

22 Ver David E. James: The Most Typical Avant-garde, History and Geography of Minor Cinema in Los Angeles, University of California Press, Berkeley 2005

23 Respectivamente : Un chant d’amour (1950), Flaming Creatures (1963), Scorpio Rising (1964), L’empereur Tomato Ketchup (1971), Ixe (1980).

24 Larry Brose cineasta independante americano foi perseguido por 5 anos por causa de suposta obsenidade e pornografia infantil no seu film De Profundis (1997). http://www.lawrencebroselegaldefensefund.com/index.php?/ongoing/home-page/

25 Hoje em dia este filme está disponível para aluguel e visualização no site Light Cone. Este último filme lida de forma geral com a reciclagem de filmes gay hardcore de uma forma que se aproxima àlgumas estratégias instauradas pela Boston college of arts na década de 80.

26 Em Found Footage : yann beauvais, Jean Michel Bouhours, Monter Sampler, centre Pompidou Paris 2000 ; Eugenie Bonnet : Desmontaje, Film, video /apropriacion, reciclaje, Ivam Valencia, 1993 ; James Paterson : Dreams of Chaos : Understanding the American Avant-garde Cinema, Wayne Sate University, Detroit 1993 ; William Wees : Recycled Images The Art and Politics of Found Fo notage, NY Anthology Film Archives, 1993

27Em muitos de seu trabalhos filmico, a presença do artista se manifesta, seja visualemente no gesto da captura, o enquadramento, as cadenças dos passos na serie Manifestons (https://www.youtube.com/user/edsonbarrus), seja com a repiração nos onde a tensão do filmagem se ouve.

28http://deslumbramento.com/release.html

29 Nelson Sullivan é un pionniero do jornal filmada em qual aparir de 1987 ele se incorpora sistematicamente na imagens, descrevendo as coisa, os encontros e especifcamente os travestis, as night Gay de Nova York. Ele faleceou em 1989 dechando 120 horas de filmes.

30 Sobre o Mickey Mousing ver Hans Beller : Between the Poles of Mickey Mousing and Counterpoint in, See This Sound, Audiovisualogy 2, Essays, Ludwig Boltzmann Institute Media Art Reseach, Ed Walther König 2011

DU NUAGE AU PÉNÉTRABLE, UNE INCURSION DANS LE TRANSCINEMA,

in Gruppen, Paris 2017

L’objet de cet article envisage les relations entretenues par certains plasticiens brésiliens en regard de ce qui fait cinéma. Il ne s’agit pas tant de dresser une histoire que d’esquisser une approche en fonction d’usages du cinéma qui s’inscrivent en dehors de l’économie du spectacle traditionnel. Pour ce faire, nous utiliserons le terme de transcinema, qui désigne au plus proche : des formes et des usages contemporains du cinéma tel que les ont définit Kátia Maciel1 ou Andre Parente, mais qui surtout, favorise la production d’autres ramifications selon une archéologie ouverte de l’expanded cinema. Dans cet abord, trois figures sont privilégiés : Abraham Palatnik, Helio Oiticica et Lygia Clark.

1Katia Maciel : Transcinemas texte réunis et présentés par Katia Marcel, Contra Capa, Rio de Janeiro 2009

COUVOMB2017-copie

DE L’IMAGE COMPOSITE

in Esthétique de la modernité Pour un cognitivisme non-linéaire, sous la direction de Louis-José Lestocart, Edtions Hermann, Paris 2017

Comment les images composites transforment autant nos modes de perception que de conception de l’image. La question des images composites est ancienne, mais l’usage cinématographique et vidéographique de ces images se jouant de notre participation, s’est peu à peu généralisé jusqu’à décider, via des logiciels de traitement des images, de « l’apparition d’un nouvel audiovisuel composite, structuré et complexe ». photo couv

ImProVISatioN, l’aCciDeNt MaîTRisé

 in Hypalampuses Hemereas à la pointe du jour Gruppen, Paris mars 2016

un article autour l’improvisation en cinéma

L’improvisation en cinéma, et principalement dans le champ du cinéma expérimental, implique toute une série de questions relatives à différents moments qui sont constitutifs de l’expérience du film. Il faut identifier les étapes distinctes et les moments spécifiques qui interviennent dans la réalisation et la diffusion d’un film. L’improvisation s’épanouit à chacune de ces étapes, mais elle n’induit pas toujours les mêmes types de pratiques cinématographiques….

Capture d’écran 2016-04-13 à 10.31.41

Baillie/Sharits: Mind the Gap, it is not were it appears to be

http://www.lafuriaumana.it/?id=443

La Furia Umana 26 dez 2015

When Toni d’Angela asked me to write a paper on Bruce Bailie and Paul Sharits , I was wondering what on earth could have preside such a choice, my text was supposed to be part part of a small studies about the eye of Bruce Baillie and the mind of Paul Sharits.

And then, things clarified when I realized that for both filmmakers, perception was at stake. It was not only a question of eye and mind but the very nature of their works is dealing with the way we perceived, despite the fact that one filmmaker is privileging a kind of photographic imagery while the other emphasized the perceptual processes through a kind of abstraction. At the same time, there is something else, both filmmakers have a specific relation to the used of colors. Colors seems to give way to the image.

 

New Queer Cinema in relation to experimental film and video-art fighting AIDS. (Eng)

Originaly published in Portugues as O New Queer Cinema em relação ao cinema experimental e a videoarte no combate à aids, in New Queer Cinema, Cinema Sexualidade e Política, organização Lucas Murari e Mateus Nagime, Caixa Cultural 2015

 

New Queer Cinema in relation to experimental film and video-art fighting AIDS.

When AIDS appears in the early 80’s, filmmakers took a while to respond to such an event which was rapidly turning into a health crisis as much as a social and political crisis. The spreading of the decease has not only change the way we act and think about our sexual behavior but also its representation and its contradictory display. As Roger Hallas wrote in his study of Aids and Queer Moving Image : “The homosexual bodies were put on display as a traumatizing threat to the general public, while traumatized queer lives were discounted1”.

Facing this “plague” many filmmakers and video makers such as Gregg Bordowitz, Jean Carlomutso, Richard Fung or Tom Kalin working within activism, often on a collective basis (such as: Diva TV, GMHC, Gran Fury Collective), redefined ways of thinking and practicing documentary and or experimental work. The way they dealt with such matter was through a diversity of content and context and at the same time clashing practices of experimental filmmakers and video artist in order to shape ways to handle, face and respond to such an epidemic. You had to create new forms, new paths in which the documentary, the educational, the militant the experimental could intermingle.

When Ruby Rich create the term New Queer Cinema2 in the early 90’s, AIDS had already modified deeply the way filmmakers were dealing with representation of sexuality, identities and gender. But somehow the term of queer applied to film was praised by a group of film and video dealing with the construction and representation of gay and lesbian subject within a conference and film and video series, which took place in New York in 19893.

In September 1992, I was part of a conference on New Queer Cinema4 at the Ica in London in which Ruby Rich summed up her ideas about the expansion of this “genre” giving a special emphasis on lesbian video makers while I was given an international perspective from the history of experimental cinema.

The experimental film scene, video art and activism from the 80’s involving questions regarding AIDS, race and gender was transformed through an affirmation and re examination of the narrative, which had been itself challenged by the Feminist, the Punk movement, the No Wave Cinema and the Cinema of Transgression. Some of the filmmakers which are keys figures within the New Queer Cinema were using simultaneously different type of film practices. For example Derek Jarman, or Isaac Julien in England, John Greyson and Richard Fung in Canada, were dealing with features, experimental super 8 mm work, music video, documentary. The boundaries between media were bend and crossed over. A kind of integration -should we speak or disintegration-, a kind of blending between support and forms was taking place from which music video had been an earlier example but echoes the spreading of the illness for which separation of race and gender or classes did not exist.

The AIDS crisis was provoking different answers which will change according to visibility, access to informations and education. One should not forget that AIDS was not an issue outside the gay community; it was simply not an issue. Ronald Reagan spoke for the first time of AIDS during its second mandate. Within the media, AIDS was not visible; therefore one of the first things to do was to make it appears on screens, making it visible, and not only in the form of living dead figures. Show that you not only died of AIDS but lived with AIDS; for this purpose action had to be made. One could not avoid to realize, see and feel that the representation of AIDS within the media, press and television was very partial, to not say sectarian. As Stuart Hall said : “How could we say that the question of AIDS is not also a question of who gets represented and who does not? AIDS is the site at which the advance of sexual politics is being rolled back »5.

The question of representation of AIDS became an essential ground to occupy and fight for, to counteract the production the media coverage in order to provide alternative to these images rendering visible and accessible informations being about illness, people with HIV and people living with AIDS, as much as dealing with rights, prevention, sexuality and pornography. It was essential to deconstruct the production of discourses through words and images and this very often would take place within an experimental film and video practices or within films which have been labelled as New Queer Cinema from which The Ads Epidemic6 (1987) and Zero Patience7 (1993) are key markers. In the mid 80’s experimental cinema was going through a reformulation of its aims facing questions towards its formalism in regard to narrative, minority. The influential role of music video reshaped the landscape of filmic experience by combining support and techniques. It became obvious that video was gaining strength while creating new forms of collaboration, intervention, and distribution offering alternative ways to intervene within different levels of society. The works done were bearing all types of filmmaking and attitudes in a manner which was breaking the habit of seeing as much as way of thinking in making film. It seems that the works done crossing and collaging different attitudes within one work a creating a kind of mosaic of styles as much as one could experience with postmodernism. The autobiographical, the personal could become an essay, an activist work would claimed how to fight the consequence of the discrimination imposed by the hetero-normativity (Bright Eyes8 by Stuart Marshall is exemplary in this aspect of deconstruction).

bright24

This “perversion (contamination)” of experiences was already at works (dealing separately or not) through an examination of races such for example Sankofa in Britain with the work of Isaac Julien (Territories 1984, Looking For Langston 1989), Richard Fung in Canada with Orientations 1986, Fighting Chance 1990), gender (Sheila McLaughin with She Must Be Seeing Things 1987) or working within music video (Derek Jarman, Tom Kalin).

To find Isaac Julien and Derek Jarman at the forefront of such a transformation within experimental film reflects the importance of the question of identities and the way it nourished and transformed film practices. It seems that both Jarman and Julien dealt with the articulation of the personal toward the public, but in the case of Isaac Julien the elaboration of a black consciousness had to be done through an investigation about the representation of the black experience in England and through a re-vision of the Harlem Renaissance. These early works paved the road of the new queer cinema from the fact that they refused to portray and stigmatized gays as the usual business and promote other visions of gays where the queer identity is shown as a transgressive experience. Inverting the stigmatization and the abjection of gays, fighting against the blame of an epidemic which they were hold as responsible for, New Queer Cinema produced other characters other stories, tacking its challenging view from the history of experimental film9. On the level of the experimental cinema AIDS will challenge filmmakers on different levels in which the question of how to deal with the illness, how to represent oneself sick, dying… In DHPG Mon Amour (1989) the filmmaker Carl Michael George is dealing in super 8 with the daily life of two men (David Conover and Joe Walsh) experiencing with the drug DHPG documenting the effect of it, with the hope that it could help other survivors. The super 8 film differs from Silverlake Life (1993) which address mostly itself to a mainstream audience, but both films are dealing with similar question about the drugs one has to take to fight AIDS, and their comment about the drug, science and politics. This is shown through a gay relationship. The diary dimension of these films is shared by many filmmakers but the years they were made fathom the experience itself. At that time, treatment were experimental and death was the fatal outcome. An Individual Desires Solution (1986) by Larry Brose make us listen to the conversation of Larry’s lover before he died in Sussex. Shot in Super 8 the film break all convention to impose a discomfort while viewing . Having this in mind, filmmakers were turning into other means in order to generate and create a landscape of friction in which the political and social dimension will be present and vindicate. It is in that sense that we can understand some of the works of David Wojnarowicz, Rosa Von Prauheim, Mike Hoolboom, Jim Hubbard, Matthias Muller. In Richard Fung tapes and in Sea in the Blood (2000) , the personal dimension is articulated with colonialism, racism and sexuality, in a manner that intermingled his own story with poetical and political statement through multiple type of representation which goes from documentary to diary, essay….

One should recognize that the New Queer Cinema has always been relate to the traditional cinema in a sense that Hollywood has always produced a certain type of image of gays and lesbians despite the fact that it was very often pejorative. If the avant-garde had cut itself from the public, through an intense deny of pleasure, understood as visual pleasure then the task of the new queer cinema was to reintroduce the notion of pleasure and work to establish new code and archetype will escape from Hollywood clichés. Theatricality and pictoriality were re-introduced within the narrative and were already at work in Derek Jarman Sebastiane (1976) and Sally Potter Thriller (1979). This emphasis on theatricality was borrowed and ate same time perverting the notion of camp largely employed by the american underground filmmakers. The use of tableau and of vignette could be encounter within the works of Jack Smith and Andy Warhol… In this sense a subversion of forms is at work within the short films of John Greyson : The Ads Epidemic (1987) or Isaac Julien : This is not an AIDS Advertisment (1987). These films mix genre and aesthetics, colliding high and low culture, the chic and the trash; these works are breaking the dominant form of representation with fragmentation and excess tauntingly the production of authority. Both films were using music video language to fight the fear and stigmatization of gays and their sexualities.

These short films are dealing with questions of desire, pleasure as does Gran Fury in Kissing Doesn’t Kill (1990). The activism in these works is different than the one encounter with Fear of Disclosure (1990), in which David Wojnarowicz and Phil Zwickler questioned the sexual apartheid of the HIV-positive and the HIV-status unknown gay men. In this tape a text is delivered by Wojnarowicz in which the fear of rejection confront the fear of contamination. The activist dimension of the work is induced by the contradictory juxtaposition of the emotional uttering of David and the two golden go-go boys dancing. The association of these elements induce a strong tension between what seems to be public informations and its personal deliverance. The oscillation between these two domains is often at works within experimental film and video art dealing with AIDS. Here come in mind the works of Matthias Mueller, Mike Hoolboom, Gregg Bordowicz, Marlon Riggs, Derek Jarman, Richard Fung and mine.

The artists made films about AIDS for reasons which embrace militancy as such as Barbara Hammer’s Snow Job The media Hysteria of Aids (1986) which deals with the hysteria of the media during the Reagan years. In that film focussing on the media treatment of AIDS, the filmmakers recycled printed headings, looping titles, speeches mostly reactionary, intolerant, racist…. The inclusion of this discriminating text reverse the disgust, the hatred into a powerful tool in order to fight back. In the AIDS trilogy Jerry Tartaglia will examine several issues related “to the medicalization of morality, the policing of desire, and the management of the disease through cultural assimilation into the mainstream10. This strategy of appropriation and redistribution with a slight transformation is encountered mostly in minority liberation movement and has been revitalized by the AIDS activism in the West, being with Act-up or other collective11. The tension arising within the incorporation of militancy within the personal is inseparable of the attitude that filmmaker and video maker are engaged with at the time establishing a front line against a society of denials. Echoes of this insertion are found within many features films of the New Queer Cinema, such has the films of Derek Jarman, John Greyson, and to some extend with Gregg Araki and Todd Haynes. in which the moment of activism become an element of perturbation, a fragment of fight (out of control) within the narrative. With experimental films this is packed all together shaping a form of essay film. Mike Hoolboom Franck’s Cock (1993) would define a way to articulate the personal on the soundtrack12 while the screen would be divided in four different image that we scan over.

Franks_Cock_Screenshot1In that film –which echoes Aus der ferne The memo Book of Matthias Müller, because of the richness of the texture of the image and the use of found footage, the density of the editing but mostly because it is somehow a story about the other one, the one who is living– the recourse of the subjective point of view in opposition with the image play with a potential type of synchronicity between the two elements transforming the experience of listening into a kind of sharing; we are not only looking at but being part of at the moment of junction.

Aus der ferneWith Letters From Home (1996), the issue is different because we heard the voices of people with AIDS. Among them, the filmmaker’s one saying : “Members of my family who get all their information from reading the newspapers and watching television know two things about me – that I’m going to die and that the government is doing everything in its power to save me. They’re wrong on both counts.13” The film is based on a speech delivered by Vito Russo in 1988, and on text written by Mike. The film is a collection of remembrances and found footage organized in a such way that fragment of the images counterpoint the text at this time when the cocktaïl of drugs gave more time, gave us a life after a programmed death. Using different sources of material, such as film faded, decayed, tinted, rephotographed, recycled, Letters from Home is a collection of audio visual memories, establishing a space for us to think about what it is living at a time of AIDS.

This film shares with Matthias Mueller Aus der Ferne this idea about vulnerability of personal body as much as the fragility of a film, but Aus der Ferne is concerned about mourning and recovering while the films of Mike Hoolboom opened a political dimension through testimonies and articulation of a polyphonic discourse. It is interesting to note that Mike Hoolboom voice is used as the voice over of Pensão Globo (1997) and also in Tu, sempre (2001)14. In both case the fictional and autobiographical dimension written and delivered by Hoolboom add a layer at what is said and showed within these two projects giving a twist within the personal. In Still Life15 (1997) such as in John Lindell tapes the activism is dominant, the personal will appear through the voice over of David Wojnarowicz, Derek Jarman and mine, each one speaking about our relation to AIDS, through a lover being at the hospital, the effect of a medication or the modification of our sexual acts.

If the new queer cinema showed fascination for the entertainment industry (Swoon being a remake of The Rope), it was according to most filmmakers due to the fact that the avant-garde cut itself from the narrative of pleasure and from the pleasure of narrative. Some experimental filmmakers were always incorporating elements from the entertainment industry or dealing with such issue (Kenneth Anger, Andy Warhol, Jack Smith…), but here, it is not a question of quotation or parody (as in the films of the Kuchar brothers) or its remake (as made by Ken Jacobs in some of it’s works…), but of appropriation via found footage from which you could tell new cruising stories between two stars of the silver screen: Marlene Dietrich and Greta Garbo in Cecilia Barriga’s with Meeting of Two Queens (1991) . meeting of two queens

Incorporating images from the industry being cinematographic or televisual is part of the daily routine of filmmakers. The use of sequences from films or newsreels, being famous shots or not, is a recognition of the importance of the moving images in the construction of one individual as a social being. Using the representation of stars and give them a touch of pink, is a way to produce our own stories from the data base of the cinema history which as music, is one of the major source of production of oneself. In that sense the use of found footage, the incorporation of external images and sound and its redistribution within film and video signed to a certain extend the refusal of imposed meaning, by subverting it. In this sense the used of the sequence in which Fred Astaire and Gene Kelly dance together in Aus der Ferne, followed with different titles The End affirmed the mixing in one’s mind of public image and private memory. This dance is articulated not only with the text The end but also with image of the deceased lover shots in Super8. The question of the representation of gay sexual act would become once again an issue at the time of AIDS, at a time when bigotry, moralism and a conservatism backlash were dominating the media. It became obvious that within the field of experimental film and video art as much as with educational tapes sexual acts were to be shown; Richard Fung made this explicit with Steam Clean (1990) or Jean Carlomusto dealing with lesbian sexuality in Current Flow (1989).

In the 90’s it became very important to show sexual acts to counteract not only the moralism16 but to save life.

It seems that it is still relevant today to make works with an emphasis on homosexuality in regard to the constant increasing of the new contamination within the gay community. In that sense the work done by the filmmakers and video makes need to be continued.

yann beauvais Recife march 2015

1Roger Hallas : Reframing Bodies Aids, Bearing Witness, and the Queer Moving Image, Duke University Press, Durham, 2009

2Ruby Rich : first version : A Queer Sensation, in Village Voice March 24, 1992, second version in Sight and Sound such as The New Queer Cinema, 1992, reprint in The New Queer Cinema The Director’s Cut, Duke University Press Durham, 2013

3How Do I look ? Queer Film and Video, Ed by Bad Object-Choices, Bay Press, Seattle 1991

4The Conference took place on September 19 and 20, 1992 between Ruby Rich, Simon Whatney and yann beauvais, a seies of film and video were screened at this ocasion and presented by Tom Kalin, Christine Vachon… the first part of the talk can be listen at http://sounds.bl.uk/Arts-literature-and-performance/ICA-talks/024M-C0095X0921XX-0100V0 from which you have acess to the other parts of the conference.

5Stuart Hall : Cultural Studies and Its Theoretical Legacies, in Cultural Studies, Lawrence Grossberg, Gary Nelson, Treicher (ed) New York Routledge, 1982 p 285 and https://msuweb.montclair.edu/~furrg/pursuits/hallcultstuds.html

6Its subtitled This is not a Death in Venice :  Music video remake of Death in Venice, exposing the new epidemic « Acquired Dread of Sex » text description from Urinal and Other Stories, John Greyson Art Metrople + The Power Plant, Toronto, p 298 1993https://vimeo.com/39506044

7Feature musical exploring the contruction of AIDS scapegoats like Patient Zero, the Air Canada flight attendant accused of bringing AIDS to North America, idem page 296

8Bright Eyes 1984, 78 ‘. This tape produces for the new Channel 4 questionned the media and its production and manipulation of fear in relation to AIDS.

9On this matter one can look at Now you see it by Richard Dyer Routledge London 1990, and The Celluloid Closet Vito Russo, revised edition Harper & Row Publishers, New York 1987

10The AIDS Trilogy consist of A.I.D.S.C.R.E.A.M (1988) Ecce Homo (1989) and Final Solutions (1990) Jerry Tartaglia http://jtartaglia501.wix.com/jerry-tartaglia#!about/c10fk

11On this matter one could look at AIDS TV, Identity, Community and Aletrnative Video, Alexandra Juhasz, Duke University Press, Durham 1995, Representations of HIV and AIDS Visibility blue/s by Gabrielle Griffin, Manchester University Press, Manchester 2000.

12The script of the film is found at http://mikehoolboom.com/?p=851 the sound of the film is encounter at http://mikehoolboom.com/?p=856

13Extract from Letters From Home script : http://mikehoolboom.com/?p=934

14In Tu, sempre by yann beauvais dealing with AIDS, a two projections video installation, used the testimonies and voices of Mike Hoolboom, Didier Lestrade and yann beauvais, and a reading of Mark Morrisroe by Miles McKane, as part of the sound track created by Thomas Köner. http://yannbeauvais.com/?p=991

16 which was increasing its power by censoring different exhibition such as the one of Robert Mapplethorpe, David Wojnarowicz, to name a few, or by declaring that showing gay images was promoting homosexuality in the United States or in England…