Deux écrans permettent ici de souligner le paradigme musical dans la mesure où quelle que soit la position que l’on donne aux bobines (droite ou gauche) à la projection, on aura toujours affaire à un thème se développant simultanément avec son reflet. Développement en inversion du même thème que la musique a exploité. L’usage du miroir permet d’éviter la question de la réalité de la représentation. Celle-ci n’a pas d’importance puisque nous sommes dans le royaume du reflet, du simulacre. Impossibilité de déterminer donc qui est le reflet de quoi. Les deux images fonctionnant comme le reflet l’une de l’autre dans un incessant va et vient qui répète, dans une certaine mesure, le parcours que suivent les (faux) panoramiques constituant le film.
Par le doublement en miroir du premier film, RR, dévoile de manière plus explicite la structure musicale implicite sur laquelle il était construit. Les images se mirant, tous écarts entre elles déclenchent de subtiles variations évoquant les combinaisons à partir d’un thème que toute improvisation convoque. Le film propose un développement tel dans sa forme et ses mouvements latéraux que son doublement dans la durée, et sa projection inversée gauche droite souligne les qualités de symétries inhérentes à sa spatialisation, à son expansion.
Œuvre appartenant à une collection privée et aux Archives du film expérimental (Avignon).
En savoir plus sur R, RR et Quatr’un.
1976-85, no specific version, 16 mm, B&W, silent, 24 fps
Any attribution for left and right will always induce a mirror image. It is therefore impossible to decide which screen mimes the other. Both produce a specific experience around the notion of fugue which was so important in baroque music.
Film belonging to a private collection and to the Archives du film expérimental (Avignon).